Je connaissais les environs, je les avais déjà parcourus des centaines de fois, entre deux répétitions, pour aller me désaltérer à la rivière ou encore lorsqu'un grand sentiment de mélancolie m'envahissait, et que je restais seule pendant des heures.
Le petit campement etait là, devant moi, mais je n'osai approché. Accepteraient-ils ma visite? Il y avait bien longtemps que je n'avais que peu de nouvelles d'eux. Régulièrement, Dioddon, mon jeune acolyte (non, pas alcoolique!!) me donnait des nouvelles, mais il avait à son tour quitté cette joyeuse troupe.
Je me dirigeai vers mon ancienne roulotte, auourd'hui inoccupée. De la mélancolie? De la nostalgie? Je n'aurai su dire ce qui m'envahit, mais c'etait là, et malgré mes joies actuelles, ce lieu me pinçait le coeur.
J'aurai tant aimé raconter à mes anciens compagnons comment se passait ma nouvelle vie, leur dire que j'avais enfin trouvé l'amour, que j'avais retrouvé ma famille, mais aussi leur dire que je gardais mes valeurs premières: divertir le public, quand il y en avait, et avant tout, soigner mon entourage.
J'avais bien grandi depuis ma dernière visite.
Me reconnaitront-ils?
M'adresseront-ils la parole, ou m'ignoreront-ils?
J'avais peur de la réponse, et je restai dans mon coin, interdite.