la troupe s'agrandit

Les semaines ont passé calmement. Chaque membre de notre petite communauté apprend à vivre avec ses voisins. De temps à autre, quand l’épuisement, les répétitions continuelles, la mauvaise humeur des uns et des autres nous pèsent trop, nous nous éloignons, quêter qui l’amour, qui l’aventure, qui de nouvelles expériences, qui de nouveaux sorts. Tuer les monstres n’amuse plus guère que Schtrow. Cette gamine pousse vite, trop vite… Sa silhouette s’épanouit, son entrain grandit. Le public mâle de plus de 11 ans commence a regarder davantage son décolleté que ses souris… Elle a perdu Black Cocaïne (un accident…. Krigon ne regarde jamais ou il s’assoit) mais elle a vite remplacé la pauvre bête par une de ses semblables. Cette jeune femme n’a peur de rien. Il faut voir avec quel enthousiasme elle se jette sur un griffon, dès le saut du lit, à peine vêtu de sa nuisette… Bon, après, évidemment, il faut vite aller l’empêcher de se faire dévorer toute crue… Ce qui l’amuse beaucoup.

Clélia, la belle Clélia, a du apprendre à vivre loin des arbres protecteurs de sa vallée natale. Elle pense que son don de guérisseuse s’est affaibli loin de ceux-ci. Je crois que ce n’est que temporaire, mais je me garde bien de lui dire…. En effet, j’ai pris l’habitude, à chaque blessure, de la soigner. J’ai réussi à la convaincre que mon don ne pouvait se manifester que par l’imposition des mains… Je dois dire que ces massages de guérison m’épuisent bien plus nerveusement que physiquement…. Heureusement, ma chère jongleuse est si naïve qu’elle prend mon regard vide lors de nos séances pour de la concentration. Je mets ensuite des jours et des jours à ne plus penser à certaines parties de son anatomie. Mais je suis le Directeur. Je ne peux me permettre ce genre de faiblesse. Alors, chaque guérison devient un entraînement, non pas d’utilisation de la source magique, mais de détachement et de self control. En même temps, je ne raterais ça pour rien au monde et j’en viens même parfois à souhaiter la voir revenir au galop avec quelques petits bobos sans gravité….

Au cours de ses séances, j’ai tenté d’évoquer une variation possible de son numéro de jonglage, variation faisant appel à une technique dite de l’effeuillage… Est-ce son côté nymphe ? En tout cas, le terme n’a pas eu l’air de lui plaire. Mais je suis patient….

Notre centauresse est une vraie nomade. Elle ne tient jamais en place. Je lui ai donc demandé de me seconder dans le recrutement des artistes. Elle parcourt bien plus de lieues que moi, pauvre humain sans pouvoirs. Je suis sur que bien peu d’artistes résisteront à certains de ses arguments…

Puis, de nouveau, après quelques semaines paisibles, du changement. Krigon a disparu… Ou est passé notre Hercule ? Un soir, nous étions tous les deux assis calmement à siroter une bouteille d’hydromel que Schtrow avait soi-disant trouvée (je n’ai pas insisté sur cette « trouvaille » face à son sourire innocent mais je lui ai quand même fait les gros yeux pour lui montrer que je n’étais pas dupe…)

Perdu dans mes pensées, je me berçais de la voix de basse de Krigon qui soliloquait sur les bienfaits du culturisme et des pouvoirs énergétiques de la viande chevaline (source de tension quotidienne avec Clélia)
Je fus tiré de mes rêveries par son brusque silence. Jetant un œil sur l’Hercule, je le vis, muet, écarlate, les yeux écarquillés, la bouche ouverte. Me retournant pour voir ce qui lui causait si grande stupeur, j’assistai à une répétition d’un duo entre Schtrow et Clélia… Outre le côté spectaculaire indéniable (un double jonglage, à la lueur des flammes, de poignards et de souris), la tenue de nos deux associées me fit penser soudain que (petit 1) Schtrow, décidément, avait VRAIMENT grandi et (petit 2) qu’il fallait à tout prix que je convainque Clélia de l’intérêt artistique de l’utilisation de ces fameux 7 voiles. Je ne pense pas qu’une seule idée ait à ce moment traverser la tête de Krigon.
Une fois leur numéro terminé, les filles nous saluèrent d’un petit signe accompagné d’un léger rire de gorge (qui me fit tout à coup douter de l’innocence et de la naïveté de cette répétition nocturne) avant de s’enfermer à double tour dans leurs roulottes respectives….
C’est seulement à ce moment là que Krigon pensa à refermer sa bouche. Puis il se leva, me salua d’un hochement de tête et partit à son tour dans sa roulotte. Je passais seul le reste de la nuit, dehors, à méditer sur… enfin, bref, à méditer.

Le lendemain, Krigon sortit, l’épée au côté et son bagage aux pieds. Il me fit signe de m’approcher et me dit :
« Tu m’excuses, Chef, mais j’ai besoin d’aller faire un tour en ville…. Je pourrais avoir mes économies ? »
« Toutes ? Tu veux t’acheter un nouvel équipement ? »
« EuH… Hem… l’équipement… ouais bon... on verra…. Je pensais plus une auberge… Un cabaret…. Enfin, tu vois quoi, chef…M’amuser… me détendre… au lit…. Quelques jours ….. »
« ahin… je vois…. Aucun rapport avec hier soir, hein, Hercule ? Pas la peine de rougir, va, Musclor ! Tiens, prends tes sous et amuses toi bien !! »

Et depuis ce jour, plus de nouvelles ! Est-il mort, dépouillé par des brigands ? A-t-il rencontré, en ville, une jeune donzelle bien roulée qui a trouvé un usage plus astucieux des muscles de notre Krigon que le bris de chaînes ? A-t-il intégré une autre troupe, vaillants guerriers ou puissants légionnaires ? Nous sommes sans nouvelles….

Quelques jours après le départ de Krigon, je rencontrai Shaman, jeune mage inexpérimenté qui cherchait une école de magie. Il me présenta son grand frère, Thanos, barbare imposant à la hache énorme. Thanos s’ennuyait. Il avait nettoyé tout un village de ses blobs et de ses scorpions et il avait peur que sa hache ne rouille, faute d’activité. Sans réel talent artistique, il faut bien l’avouer, il émit cependant le souhait de nous accompagner. Il était sympathique, même si son vocabulaire était limité. Je l’invitai donc à se joindre à nous, me disant qu’après quelques jours d’observation, je trouverais à coup sûr un numéro à lui faire exécuter…Au pire, il imposerait le respect aux malfaisants. Un Hercule de perdu, un Barbare de retrouvé (proverbe ombresque)

Enfin, hier, alors que je m’étais éloigné de la troupe pour me laver (en ce moment, Schtrow et Clélia, je ne sais pourquoi, prennent un malin plaisir à tenter de me faire rougir de toutes les façons inimaginables : elles font tomber balles ou souris par terre et se baissent pour les ramasser avec une incroyable lenteur, elles me surprennent quand je tente de me laver à l’abreuvoir, elles me demandent la signification de certaines expressions entendues dans les tavernes….Et quand, effectivement, je pique un fard, c’est alors des gloussements et des ricanements à n’en plus finir….)

Bref, j’avais repéré, près du campement, un cours d’eau profond, mais clair. Vérifiant plusieurs fois que j’étais bien seul, je me déshabillai alors pour plonger dans le courant et effacer la crasse et la fatigue de plusieurs jours de marche. Une fois propre, je décidai de détendre mes muscles par quelques brasses. C’est seulement au milieu de la rivière que je remarquai que 3 gros troncs d’arbres se dirigeaient vers moi. Des troncs d’arbres avec de grosses dents pointues… Evidemment, avec la chance que j’avais, je m’étais baigné dans une rivière à crocodiles… Et, je l’avais plusieurs fois vérifié, j’étais nu et seul….

Une flèche de givre transforma le premier saurien en surgelé. Un sort de braise grilla le second. Mais je n’avais pas le temps d’invoquer un sort pour le troisième avant qu’il ne soit sur moi.. Je me préparai à perdre une jambe ou un bras quand je vis avec stupéfaction la bête jaillir hors de l’eau, faire un vol plané fort peu gracieux avant de retomber sur le dos, assommé, 10 mètres plus loin. J’en étais à me demander par quel prodige les reptiles de ce patelin en étaient venus à faire des cabrioles et je commençais, tout danger écarté, à échafauder les plans d'un futur spectacle de crocodiles volants quand je sentis quelque chose me chatouiller! Oui, me chatouiller. Je bondis hors de la rivière en poussant un glapissement fort peu viril.

Debout sur la berge, j’entendis un rire… un rire pur et cristallin, évoquant des milliers de perles glissant sur de la soie… Je cherchai d’où pouvait provenir un tel rire. Des crocodiles ? Peu probable, malgré la prodigieuse galipette du dernier. Je finis par trouver la source de ce rire. Au milieu du cours d’eau, les coudes appuyés sur un rocher, riait à gorge déployée, mais néanmoins fort délicatement, une jeune femme….
« Ahem… Puis-je savoir, ma demoiselle, ce qui provoque ainsi telle hilarité ? »
« Votre tenue, Messire, vous l’avouerez, prête fort à rire ! » me dit la jeune femme d’une voix chaude et mélodieuse. « Je me demande ce qui, de la peur du crocodile ou de la fraîcheur de l’eau vous a mis en semblable pitoyable état… »
C’est alors que je réalisai que je me tenais, debout, sur la berge, dans le plus simple appareil. Il ne manquait plus que Clélia et Schtrow déboulent ensemble…. Tenter de masquer ce que la décence, habituellement, tient caché m’eut rendu plus ridicule encore. Me sachant cramoisi, je tentai néanmoins de jouer les hautains.

« Ma dame, il me semble apercevoir, posés sur ce rocher, certaines parties de votre anatomie qui me font penser que votre tenue est aussi légère que la mienne. A moins que je ne confonde avec des blobs aquatiques ? La galanterie, cependant m’empêche d’insister sur ce sujet et je vais me retirer afin que vous puissez sortir en toute quiétude de l’onde pour vous rhabiller »
« Ah messire, ne le prenez pas de haut avec moi. Si un morceau de ce que vous exhibez ainsi au tout venant n’a pas fini dans le gosier d’un reptile, c’est bien grâce à moi. Et je n’ai nul besoin de sortir de l’eau. Voyez plutôt » Et la jeune femme bondit hors de l’eau, accomplit un double salto avant de replongez dans la rivière. Saut qui me permit de comprendre ce qu’elle voulait dire…. Une sirène ! J’avais été sauvé par une sirène !
J’étais cuit…. Ce genre de créature était réputé pour leur susceptibilité. Que je la vexe, qu’elle décide de se mettre à chanter et elle faisait de moi ce qu’elle voulait. Elle pouvait m’envoyer tout droit chez les crocodiles, et je me ferai dévoré le sourire aux lèvres…. Et moi qui le prends de haut avec elle.

« Cependant, poursuit-elle, j’apprécie votre aplomb, même si, à ce que je vois, il n’est que verbal. Ce n’est pas tous les jours qu’un humain tout nu ose me parler de ma poitrine sur ce ton dédaigneux…. » Mes cheveux se hérissèrent sur ma tête. J’étais mort !
« Puis-je savoir, messire, a qui ai-je l’honneur ? »
« Omb… Ombre, Dame sirène, pour vous servir ! Directeur du modeste mais talentueux cirque Kundalini, en tournée actuellement dans votre région ! »
« Un cirque ! tiens donc…. Une de ces troupes ou vous exhibez de pauvres créatures à de pervers humains ? »
« Pas du tout ! Pas du tout ! Rien de ce qui a une conscience n’est exhibé comme monstre de foire chez nous ! Chacun, quelque soit son espèce, est un artiste à part entière ! »
« Ah oui ? et quels artistes prestigieux composent donc votre troupe ? «
« Nous avons…enfin avions…. Un Hercule. Une jongleuse. Une dresseuse de souris. Un barbare. »
« Vous ne possédez pas de chanteuse ? »
« non, hélas non…. C’est que je suis très exigeant sur la qualité, vous savez…. »
« Insinuez vous que je ne saurais convenir à votre cirque ? »
« Hein ? convenir ? vous ? mais non… que….. Quoi ? vous voulez faire partie de notre troupe ?! Comme chanteuse ? »
« Si vous m’acceptez, doux sire, je saurais ravir et subjuguer un public de connaisseurs…. Je m’appelle Lolabelle »
Je n’allais pas mourir… Je venais d’embaucher une sirène ! Lolabelle, la sirène à la voix d’or !
« D’accord, pas de problème, avec joie, euh...super…euh… super ! Attendez ! ne bougez pas, je reviens ! Notre barbare va nous couper quelques arbres et je vais vous construire un baquet en deux temps trois mouvements»
Et je courus au campement annoncer la bonne nouvelle. Une fois rhabillé, bien sur. il ne faut pas abuser du ridicule...

Voilà plusieurs mois que je fais partie de la troupe. Il y a eu de nombreux changements.
Krigon est devenu de plus en plus bizarre, si cela était possible, s’enfermant parfois des jours entiers dans un mutisme inquiétant, puis il a disparu, peu de temps après que notre sirène se soit jointe à nous.
Je crois que Krigon ne supportait pas la gente féminine, il devenait tout le temps cramoisi en nous croisant Schtrow ou moi… Alors cette sirène, à la féminité aussi ostensible et éclatante, je crois qu’il n’a pas pu l’endurer plus longtemps. Le pauvre, il se terre certainement à présent dans une meute de guerriers hâves et crasseux, loin de tout ce qui pourrait ressembler à un battement de cil…

Thanos a aménagé une roulotte étanche à cette Lolabelle. Ses façons de diva ne me plaisent pas…C’est vrai qu’elle chante bien, sa voix cristalline enchante les cœurs et son tour de chant juste après l’entracte a le don de ravir notre public de plus en plus nombreux et fidèle.
N’empêche que je ne l’aime pas et j’ignore pourquoi, mais je crois que c’est réciproque. Enfin, après tout, que sais-je des manières de ce monde ?
Soit dit entre nous, Ombre en revanche a l’air ravi.

Je continue à me promener à travers bois et forêts, mes terrains de prédilection, mais j’ai aussi découvert quelques steppes, à la faune étrange des plus antipathique, dont la flore est intéressante parfois pour certains onguents. Je crois que certains de mes dons de guérisseuse transmis par Maman me reviennent peu à peu. Je ne sais pourquoi ils m’ont quittés si brusquement, mais cela me fait plaisir de les voir de nouveau faire partie de moi, compagnons sincères et rassurants dans ce monde encore peu familier.
Quand j’en ai parlé à Ombre, il a eu l’air contrarié, mais cela doit être un tour de mon imagination, troublée par la lumière dansante du feu de camp.
En tous les cas, cela me permet de laisser libre cours à mon instinct de porter assistance aux créatures en difficulté.
C’est ainsi que je fis la connaissance de Kinyon, un adorable petit félin que je soignais du mieux que je pus avant de lui indiquer une cachette providentielle. C’est alors que je lui proposais de se joindre à nous, mais les chats n’accordent pas facilement leur confiance et leur indépendance est sacrée… Ronronnant contre moi dans ses bandages de feuilles, il n’en refusa pas moins ma proposition.

Puis un prodigieux lanceur de couteaux, Sekhmet, s’est joint à nous, et Mea, un clown qui me fait pleurer de rire.

Fort de ces nouveaux numéros, notre répertoire est devenu un spectacle digne de ce nom. Mais malheureusement, malgré un public enthousiaste, nos fonds restaient au plus bas et Ombre gardait grise mine de plus en plus souvent. A vrai dire je ne m’aperçus de cet état de fait que fort tard, car bien peu de choses suffisent à mon bonheur : une troupe soudée, une roulotte et de quoi manger… Mais il fallut bien se rendre à l’évidence : nos costumes de scène usés jusqu’à la corde n’étaient pas pour contribuer à notre prestige.
Et un soir, Ombre me fit part de ses inquiétudes, il laissa même entendre qu’il envisageait de dissoudre la troupe, au lieu de nous imposer ce vivotement dégradant. Mes yeux durent dire tout mon étonnement car jamais je ne me suis sentie obligée de vivre avec et où que ce soit, ce que je lui expliquais gravement : chacun de nous était libre de ses mouvements, la troupe un choix que nous avions fait.
Que m’importait en effet que la serrure de ma roulotte ne fonctionne plus ? Que nous manquions parfois de suif pour nous éclairer ? Après tout nous étions ensemble, jamais nous n’avions faim et si des brigands nous cherchaient fréquemment noise, ils repartaient souvent bredouilles, non seulement à cause de la pauvreté de nos possessions, mais aussi parce que nous savions nous défendre.
Je sais que mes yeux brillèrent plus que de raison, que l’humeur accablée d’Ombre me toucha bien plus que je ne l’aurais admis, et je mis toute mon énergie à le convaincre de ne pas se laisser abattre.
Je suppose qu’il n’aurait pas fait ce dont il parlait, mais je me plais à penser que peut-être j’eus une petite influence sur sa décision de faire front, comme il me semble son tempérament le lui dictait au fond de lui.

Ombre passa plusieurs jours en ville, sans doute à se renseigner sur la meilleure stratégie à adopter. Je ne sais comment il s’y est pris, mais n’empêche qu’il revint avec un mécène, XIII, nain costaud et intègre aux manières courtoises. Il évalua nos besoins et nous acheta de nouveaux matériels. Depuis, apparemment très occupé et ayant une famille à charge, il nous rend souvent visite mais ne voyage pas avec nous.

C’est à partir de ce moment que la roue tourna comme on dit par ici, la chance se rangea de nouveau de notre côté : Ombre recruta une jeune dompteuse, Pearl, fraîche et vive comme un torrent, et mon ami Kinyon et son compère Bobwasa nous rejoignirent un jour autour du feu et ne nous quittèrent plus.
Quand il fait trop froid dehors et que je passe la soirée dans ma roulotte, parfois le gentil félin se joint à moi et ronronne des heures auprès de moi, lové contre mon flanc.
Le numéro d’acrobate de Kinyon est un pendant ravissant à celui de Schtrow, j’admire le talent d’Ombre à agencer le spectacle comme un orfèvre cisèle une pièce rare, avec soin et précision, en respectant un équilibre délicat…

Hier enfin, notre troupe s’est encore enrichie de deux nouveaux membres : Maverick, dont le numéro spectaculaire d’homme canon va donner un nouveau tournant à notre spectacle, et Dioddon, un barde dont les prestations ne me semblent pas très homogènes. Mais il est prévu qu’il accompagne certains numéros de sa mandoline et pour leur donner ainsi une dimension plus aboutie.
Nous ne nous connaissons encore peu, mais j’espère qu’ils seront de bons compagnons de route.
Je commence à bien connaître notre spectacle, et Schtrow et moi prenons de plus en plus part à son évolution.

Vous l’ai-je dit ? J’ai découvert en quoi consiste ce que l’on appelle danse des sept voiles… Concept intéressant, et je dois dire qu’il ne me déplait pas tant que ça. Je suis sûre que cela serait amusant, après tout où est le mal ? Il ne s’agit que de suggérer, non de montrer, et quand bien même, je ne comprends pas encore très bien cette manie qu’ont les humains des Terres d’Argent de se couvrir des pieds à la tête, c’est d’une incommodité ! Mais il faudrait placer ce "numéro" à la fin de notre spectacle je suppose…
Je n’en ai pas parlé à Ombre, je préfère le laisser encore se confondre en explications vaseuses lorsqu’il tente d’aborder le sujet.
En attendant, je vais m’entraîner dans les clairières des hauts pâturages et lui ferai la surprise.